vendredi 18 janvier 2013

DLR - Soral : un débat inattendu où l'on parle de nous


Camille Benezech, candidat du parti Debout la République de Nicolas Dupont Aignan, interviewait récemment Alain Soral sur le thème des convergences (ou des divergences) entre leurs approches. Invitons nous a posteriori dans le propos pour répondre à quelques critiques récurrentes sur le FN et la ligne Mariniste.

Article publié sur Egalité&Réconciliation : lire l'original

Camille Benezech : Votre mouvement a beaucoup de points communs avec Debout La République. Pourquoi ne pas faire cause commune ?

Alain Soral : Les liens trop stricts avec un parti politique traditionnel – je pense à mon passage au FN – m’ont échaudé ! E&R fait du métapolitique, du culturel, de la provocation aussi, libre de toute arithmétique électoraliste et de tout calendrier à court terme. Être collé à un parti politique serait certainement dommageable aux deux parties...

Vernon Idées Nation : Effectivement, chacun son métier, son domaine d'excellence. Un parti aspirant à entrer au gouvernement, le FN, doit laisser à d'autre le champs du metapolitique, forcément exploratoire et expérimental, mais savoir aussi en suivre et intégrer les résultats. C'est la complémentarité que nous souhaitons.

C.B. : C’est très louable, c’est très esprit du professeur Choron. Mais cela reste utopiste, non ? Il n’y a pas d’échéance politique à terme. Quel est donc la finalité de votre mouvement ?

A.S. : Ce qui est très utopique, c’est de croire qu’on peut changer les choses par les urnes, alors que tout est verrouillé depuis bien longtemps ! Alors après avoir nous aussi rêvé du Grand Soir, nous travaillons à E&R, plus concrètement, plus humblement, d’abord à faire monter le niveau de conscience du citoyen par des vidéos, des conférences, des articles, de l’édition, ce qui peut déjà l’aider à moins mal voter ! Ensuite, en proposant à ceux qui veulent échapper à ce système aliénant – et pas seulement s’en plaindre – une solidarité effective, un réseau où s’investir débouchant sur des créations d’entreprises, d’emplois et, à terme, sur la possibilité de vivre une autre vie plus autonome et plus saine. Le bonheur restant pour moi le but honorable de la politique, quand d’autres n’y voient que le moyen narcissique et pervers du pouvoir...

VIN : changer les choses par les urnes : si cette voie est certes insuffisante, elle n'en est pas moins indispensable et il faut bien que quelqu'un s'en occupe ! Parallèlement au plan électoral, oui, il faut en effet changer aussi les urnes par les choses, aujourd'hui plus que jamais. La logique Mariniste n'exclu en rien le développement de reseaux solidaires et croyez bien que nous y travaillerons.

C.B. : Je vous rejoins tout à fait sur le but de la politique. Mais quand vous parlez de tenter d’éveiller les consciences, il y a un obstacle de poids : les médias ! Vous savez qu’ils formatent les esprits, que la masse y est sensible et qu’ils jouent même sur les résultats d’élection. De plus, le journaliste est une espèce en voie de disparition, remplacé peu a peu par les journaleux et autres lèche-bottes. Et concernant votre personne, ils ne sont pas tendres avec vous. Comment surmonter cela ?

A.S. : Comme je l’ai surmonté : par les conférences, par Internet, par l’édition. C’est beaucoup de travail, mais on y arrive. La preuve : mon avant-dernier livre, Comprendre l’Empire, vendu à ce jour à 45 000 exemplaires sans aucun média institutionnel…

VIN : et comme nous le surmontons nous par la poursuite d'un projet concret et cohérent "vendu" ce jour à 6 500 000 français !

C.B. : Effectivement, ce n’est pas rien. Revenons sur Debout la République : qu’appréciez-vous le plus dans leur programme, et chez Nicolas Dupont-Aignan ?

A.S. : J’apprécie qu’il soit sur la même ligne que moi et le FN dans sa critique de l’Union Européenne, comme problème et responsable de la crise actuelle des nations d’Europe, et j’apprécie en plus qu’il ne tombe pas, contrairement au FN, dans le piège du « conflit de civilisations », voulu par les mêmes impérialistes qui soutiennent et commanditent l’UE.

Contrairement au FN, qui tend de plus en plus à en faire son fonds de commerce électoraliste, Nicolas Dupont-Aignan ne stigmatise pas en permanence les musulmans, et ne confond pas le problème de l’islamisme radical, sous sponsoring impérial, et le destin français du petit peuple musulman français, victime solidaire de la crise économique mondialiste.

En fait, si je regarde ses positions économiques et géopolitiques, je dirai que NDA est sur la ligne E&R de main tendue entre Français de souche et Français d’origine immigrée, dans un but de réconciliation nationale. Que NDA comme E&R, contrairement au confusionnisme mariniste actuel, ne met pas la question ethnique avant la question économique, mais fait dépendre cette question ethnique – l’immigrationisme – de la question économique...

VIN : Cher Alain, vous êtes passé sans doute trop vite et trop haut au FN pour mesurer le fond du problème de terrain. En tant que sociologue, et marxien, vous devriez comprendre que l'électorat frontiste que vous auriez pu rencontrer, le plus populaire au sens noble, le moins favorisé en termes de classe, et le plus exposé à la pression économique du système, est naturellement le moins armé culturellement et le moins disponible pratiquement pour surmonter la co-existence imposée avec les musulmans immigrants, puis natifs, de manière paisible. La tolérance est un luxe réservé au bourgeois qui eux, choisissent sans contraintes leurs proximités cosmopolites dans leur propre classe sociale à titre optionnel, je ne vais pas vous l'apprendre. Il n'y a donc pas de fond de commerce, mais un problème de fond vécu et concret qui s'impose d'en bas.

Sans la médiation du FN (et d'autres mouvements périphériques), le niveau de violence ressenti par le peuple ne trouverait pas d'exutoire et le mal ne trouverait pas les mots, mais suciterait des actes terrifiants. Si relayer les maux par des mots raisonnés est de la stigmatisation, alors nous n'aurions pas le même sens des responsabilités politiques et la même conception de la sociologie appliquée.

L'électorat de DLR est typiquement d'une classe moyenne beaucoup moins cruement confrontée à l'envahissement ethnico-religieux communautarisé. Il est alors plus aisé d'arrondir les relations avec ces "petits français musulmans" qui restent lointains... et, vous l'oubliez, de moins en moins petits, de moins en moins français.

C.B. : Et au contraire, qu’est ce qui vous déplaît chez DLR et son dirigeant ?

A.S. : Je le trouve encore un peu timoré et naïf sur certains sujets, mais je suis sûr qu’il va se raffermir, il en va, à mon avis, de sa survie politique. Les temps qui viennent vont laisser peu de place aux mous et aux petits calculateurs...

C.B. : Alors en parlant de calculateur, que dire sur les Fillon, Guéant ou le fantôme Villepin qui se revendiquent du gaullisme alors qu’il n’ont pas dû lire autre chose sur le sujet que De Gaulle à la plage ?

A.S. : D’eux, je n’ai rien à dire. Ou plutôt j’ai déjà tout dit et tout écrit. Pour moi, ils se sont exclus eux-mêmes, et depuis longtemps, de la famille des humains respectables. Ce sont ce qu’on appelle des politicards.

C.B. : Que vous inspire le paysage politique actuel entre l’élection-spectacle de Copé, l’incapacité de la gauche à gouverner, le FN, le FDG, etc. ?

A.S. : La classe politique française, issue de la Libération puis de Mai 68, est en fin de décomposition. À droite, le supposé gaullisme de l’UMP, incarné aujourd’hui par Copé, est strictement antigauliste : atlantiste, sioniste et néo-libéral.

À gauche, le PS, qui était sensé incarner le social contre le capital, n’incarne plus que l’arrogance hystérique de la nouvelle bourgeoisie libérale-libertaire, avec Besancenot et Mélenchon en force d’appoint et faux-nez ouvrier ! Dans cette chienlit, les deux composantes qui gardent un peu de crédibilité politique sont, sans conteste, le FN et DLR.

Le FN, qui pèse un poids significatif à près de 20 %, tombe malheureusement dans le piège du « conflit de civilisations » en s’acharnant sur les musulmans. Quant à DLR, qui échappe à ce piège, il pèse malheureusement moins de 2 %…

VIN : 20% contre 2%, oui. Ceci explique peut-être cela ? Le FN pose comme vous-même, Alain, la question de l'immigration massive et de l'islam instrumentalisé comme stratégie de division et de domination de "l'empire". Nos amis de DLR ont attendu l'aggravation flagrante du phénomène pour y penser, et en parler. Maintenant, arrêtons de nous piéger entre nous sur ce type de procès. Quitte à parler d'acharnement contre une catégorie de population, nous pourrions ressentir votre acharnement antisioniste, voire anti-judaïque comme un autre piège, un autre conflit de civilisation. Mais nous avons mieux à faire : la complexité n'est pas réductible à des oppositions binaires.

C.B. : Mais des récents sondages (je sais, ça vaut ce que ça vaut !) montrent que Dupont-Aignan est une personnalité qui monte dans l’estime des Français, et DLR serait apprécié par 20 % des Français. N’est ce pas plein d’espoir ?

A.S. : Le désespoir en politique est une sottise absolue disait Charles Maurras, mais il a mal fini !

C.B. : Pour en revenir à vous, j’aimerais que vous expliquiez comment, à l’instar de Chirac et Juppé avant vous, l’on passe de l’extrême gauche à la droite (personnellement, j’ai longtemps été sympathisants du PC avant de me rendre compte qu’ils avaient des intérêts communs avec le Medef).

A.S. : Je l’ai déjà expliqué maintes et maintes fois ! D’abord je n’ai jamais été à l’extrême gauche mais au PCF, si vous ne saisissez pas la différence, relisez : Le Gauchisme, la maladie infantile du communisme, de Lénine.
Le PCF de Georges Marchais défendait les acquis sociaux des travailleurs français et quand, à la suite de son éviction (due à son discours anti-immigration de Montigny-les-Cormeilles), le PCF s’est rallié à la social-démocratie de marché, les travailleurs trahis ont rejoint peu à peu Le Pen. En rejoignant à mon tour le Front National, seul parti qui, depuis les années 90, exprime la sensibilité du peuple, je n’ai fait que suivre ma base ; ce qui est le minimum quand on se prétend intellectuel marxiste !

VIN : Oui, rejoindre la gauche du travail et la droite des valeurs, formule soralienne, certes mais réalité Mariniste.

C.B. : Je ne voulais en aucun cas vous vexer. Mais pour finir, avez-vous un message à adresser aux militants et sympathisants de Debout la République ?

A.S. : Oui : encore un effort pour être vraiment révolutionnaires !

VIN : et encore un effort pour opérer le Rassemblement salutaire.

mardi 15 janvier 2013

Le mythe du français homophobe est mort !

Nous partîmes 50 et revinrent 900 000, voire 1 million, comme aurait dit Corneille. Les Vernonnais qui ont participé à la "manifestation pour tous" ont pu le constater : la France s'est massivement mobilisée dimanche 13 janvier dernier pour défendre la famille et la filiation, pas pour mépriser ni ostraciser des personnes, des comportements sexuels privés et variés, dits hâtivement homosexuels.

Fussent-ils bourgeois ou populaires, cathos ou laïcards, jeunes ou vieux, en couple ou même en binômes unisexes, tous ont pu affirmer paisiblement qu'on peut s'attacher à un modèle ancestral famillial sans exclure les multiples variantes amoureuses que le destin impose ou que la fantaisie suscite. Qu'on peut juxtaposer des adaptations à l'institution, associer tradition et novation sans détruire l'une par l'autre.

Malgré quelques outrances observées comme des pancartes "papa s'appelle Jacques et Maman Jean-Claude" ou d'ostansibles baisers entre garçons viellissants immergés çà et là dans la foule, malgré donc quelques dérisoires provocations téléguidées par les khmers-roses, aucun débordement n'a troublé la bonhommie des cortèges.

Nous n'avons pas besoin de vous haïr pour aimer ce que nous sommes !

Les sombres Caroline Fourest pourront rhabiller leurs femen vénales, Act-up retourner dans sa marginalité violente tortueuse. Les français n'ont rien à faire de leurs turpitudes.

Reste que ce gouvernement organise la haine et la destruction de la famille comme de la nation, les français doivent lui rendre coup pour coup dans la plus grande sérénité mais avec une nouvelle efficacité. Et ce n'est pas sur une Frigide Barjot occasionnelle qu'il devront compter.

Marine avait raison


Ce qui aura frappé sur le parcours Place Dauphine-Champs de Mars :

- de gros moyens techniques et organisationnels donc beaucoup d'argent investi. Par qui ?

- un encadrement très bien géré par des pros frisant une surveillance idéologique pressante des manifestants : ex. un dame portant un écriteaux contre "l'esclavage des mères porteuses" a été évacuée, pourquoi ?

- une orientation pseudo-festive et apolitique très prononcée, mais des slogans d'animation très bien-pensants (tolérance, anti-discrimination...).

Malgré le succès quantitatif inédit depuis 1984, cette manifestation nous semble une manœuvre politique financée par des gros bonnets et animée par des leaders de circonstance. Nous rejoignons plus que jamais l'analyse et la juste réponse de notre présidente, Marine Le Pen.

L'objectif était clairement de ramener l'opinion dans la logique anesthésiante de l'UMPS, une fausse opposition sociétale sans conséquences politiques opérationnelles.

Car nous resterons pantois devant le contraste entre la mobilisation sur cet enjeux sociétal plus symbolique qu'irréversible et la passivité de ce million de citoyens devant le désastre déjà accomplit. Ceux là prétendent défendre l'intérêt de leurs enfants, mais ne bougent pas quand on leur retire leur souveraineté et qu'on leur laisse la facture de l'endettement, de l’effondrement économique, les catastrophes écologiques et le communautarisme invasif.

Il fallait y être pour le sentir concrètement. C'est fait.

L'orgue de Vernon, ses vrais et ses faux amis

Je lisais, à temps perdu, dans le dernier torchon propagandiste qu'est la revue de la Ville de Vernon un article sur l'orgue de la Collégiale, ses restaurations financées par la municipalité et l'association des amis de l'orgue qui en assure la promotion dans la vie culturelle. Je m'attendais au pire venant du service com de la mairie, ça n'a pas loupé.

On nous y explique que l'orgue est un patrimoine culturel certes, mais qui souffre " de deux handicaps, l'église et la musique classique". Nous y voilà. La culture vue par les socialistes devrait, pour satisfaire à la demande culturelle actuelle, être expurgée de toute antériorité religieuse et savante. L'ennui est que l'orgue est historiquement et intrinsèquement autant un instrument savant dans sa facture comme dans son jeu qu'un produit de la lithurgie chrétienne. Summum de l'ingéniosité et de la foi, cet instrument indissociable de l'architecture sacrée qui l'abrite a sucité un répertoire pléthorique d'oeuvre religieuse, profane, puis symphonique du XVIe au XIXe siècle.

Mais le parti pris de nos communiquant et de certains bien pensant de nos acteurs pseudo-culturels n'en ont que faire. Pensez donc ! de la musique classique dans une église, celà ne peut intéresser les "jeunes" ou plutôt ne doit surtout pas les intéresser.

La question n'est pas nouvelle : lors du concert des 400 ans de l'instrument organisé par l'association sus-nommée, il fallait publier des affiches. J'ai su par hasard que la consigne de mise en page était d'évacuer tout visuel de la collégiale, des fois qu'on accuse l'évènement de prosélytisme catholique ! Ce qui put sans doute froisser le public (l'électorat) musulman qui comme chacun sait est fanatique de Bach, Buxtehude, César Franck ou Olivier Messiaen.

Faut-il transférer l'orgue dans l'auditorium de Philippe Auguste pour qu'il soit enfin libéré de son histoire barbante, de son inspiration spirituelle nauséabonde, et surtout de son horrible répertoire sectaire ! Les instituteurs pourront enfin le présenter aux enfants en y faisant jouer un air de rap conforme à la diversité métissée.