dimanche 3 août 2014

Malvoyance combative contre morale solidaire, exercice de décryptage

je combats donc je suis...
Un article du Démocrate relate le cas factuel d'une personne malvoyante dont la déficience visuelle pose des problèmes pratiques dans ses gestes du quotidien - dont le maniement d'argent - et qui propose plus précisément d'imposer aux commerçants le règlement par chèques sur présentation de la carte d’invalidité.
C'est un problème pratique qui peut donc se résoudre via un arbitrage réalisable localement par la municipalité, des associations, l'union des commerçants. Bref par une approche responsable et positive. Inutile de solliciter le Préfet ou même le Président de la République !

Mais le journaliste, (et sans doute l'interviewée surtout) s'attache à déplacer le sujet de fond et, pour plaire au lecteur, à le dramatiser selon un schéma convenu, idéologiquement normé. Nous ne le lui reprochons pas nominalement, il ne fait que le travail qu'on lui demande, que ce soit la logique médiatique ou son propre lectorat... Decryptons la manip.



Lire l'article Un autre regard sur les malvoyants / Démocrate Vernonnais 1er août 2014

C'est le scénario de l'individu victime donc héroïque et vertueux car "rebelle" 
- qui désigne la collectivité comme coupable de son mal-être "Tout ça fait mal, les gens ne comprennent pas"
- qui demeure nécessairement incompris du pouvoir, (pouvoir soigneusement ménagé comme recours bienveillant)
- mais secouru  par la presse glorieuse
Tout cela formulé dans une rhétorique appuyée de métaphore guerrière...

la ficelle journalistique
Ce scénario plait car il permet au lecteur de s'identifier à la victime tout en lui conférant le rôle d'abord de témoin compatissant, puis en lui donnant l'illusion jouissive, le temps d'une lecture, d'être un juge omnipotent et omniscient du bien et du mal.

la norme idéologique
L'ennui c'est que ce faisant, il sur-valorise la subjectivité revendicative et le narcicisme, valeur de l'individualisme triomphant, au détriment du collectif, de la raison et du sens moral comme préalable à une saine médiation.

le déni du réel
Etre malvoyant (ou handicapé) n'est plus ici présenté comme un aléa physiologique inhérent au risque de tout être vivant, mais devient une injustice commise par le corps social, suggérant "vous êtes tous coupable de mon handicap". 
En légende de la photo :"Christiane Ménardon en a marre des injustices quotidiennes qu’elle subit en tant que malvoyante"

l'effet boomerang
Or c'est précisément la promotion de cette inversion des réalités et des valeurs qui dégrade les réflexes collectifs de solidarité. Pour le dire crûment, l'handicapé rebelle devient mécaniquement un emmerdeur qui n’apparaît plus comme un être secourable, un semblable ou un prochain, mais comme un militant délateur.

Nous avons là un exemple typique du modèle de société du tous contre tous promu par la gauche immorale qui s'instaure toujours par le canal de grandes et belles causes : handicap, homosexualité, religion, immigration.


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