vendredi 1 août 2014

Annecdote de la fontaine d'Hayange : Art de merde contre goût de chiotte !

Fabien Engelmann, nouveau maire FN, a eu tord de faire peindre en bleu sctroumpf le bricolage sculptural d'Alain Mila qui fait office de monument urbain à Hayange. Outre le fait qu'il contrevient au droit moral imprescriptible de l'auteur sur son oeuvre, en l’occurrence de l'incompétent sur sa malfaçon, il ajoute la faute de goût à la faute du symbole politique :
De même qu'on ne redressera pas la France en badigeonnant le système politique décadent de couleurs nationales, on ne compensera pas l'imposture artistique dominante par de l'inculture autoritaire improvisée.
On a des traditions où on en a pas. Peindre de la pierre, matériau noble, symbole de l'intemporel, reste un acte de vandale.

Photo : J.C. Verhaegen / AFP extraite de l'article La mairie FN d’Hayange avait-elle le droit de modifier une œuvre d’art ?



Fabien Engelmann a raté le coche. Il aurait pu prendre l'"artiste" au mot et lui retourner sa propre rhétorique :

"Les objets que j'assemble dans mes sculptures ont une histoire. L'intensité de leur vécu s'offre à mon regard et je les choisis, non pour décrypter leur contenu historique mais pour subjectiver leur charge affective. ... J'agence ces histoires, la mienne s'y mêle, un dialogue s'opère, je deviens metteur en scène ou chorégraphe d'un spectacle intérieur qui se projette et se fixe sur la matière." voir la source.

Vas jusqu'au bout camarade !
Au nom de quel interdit les habitants d'Hayange ne pourraient-ils pas participer de cette "subjectivation", agencer et projeter leur "histoire" et leur "vécu" dans l'objet monumental et devenir "metteur en scène" de leur cadre de vie ? Donc participer au devenir d'un "oeuvre permanente" dans "l'historicité de son évolution".

Que cache tout ce baratin ? sinon un mépris profond du peuple réel qui subit ces impostures, sinon une entreprise mercantile et une déculturation.
Car soyons cohérent : si l'art n'est plus qu' intentionnel et postural, pure subjectivité projetée, pourquoi maintenir le statut individuel d'artiste et préserver le droit d'auteur sans l'étendre à la collectivité ?

Il fallait donc annoncer à l'auteur que les habitants allaient poursuivre la création de cette fontaine au nom du caractère inaliénable de leur patrimoine vivant !
Occasion de rire de la panique suscitée !

En fait d'artiste


Alain Mila fait un banal travail de bricoleur avec des moyens limités mais de grandes ambitions rhétoriques.
Il emprunte à l'environnement des objets aux formes simples, grossièrement modifiées et complaisamment mal assemblés. Grosse ficelle éculée de la modernité d'avant 1914, il nous refait le Picasso-Pique-Assiette assembleur "d'objet de rebuts" dont la seule vertu est de coûter peu mais rapporter gros, et est de rebuter l' académisme imaginaire qu'il attribue au peuple.
Faute de métier, de maîtrise et d'art de faire, son activité, pardon "son travail", consiste plus à mettre en scène sa propre posture et son discours convenu et son conformiste bien pensant que d'affronter les enjeux manuels et spirituels d'une discipline artistique cultivée.
Bref, c'est ce qu'on appelle un "artiste", statut sacré, si possible un "artiste engagé", c'est à dire agréé dans le copinage gauchisant des marchés publiques.

Se dire sculpteur au nom de cette pratique relève objectivement de l'imposture, mais cette imposture est authentifiée du sceaux de l'Art officiel.

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