lundi 13 avril 2015

Fabrique des sous-hommes : la nudité publique comme acte de revendication n'est-elle pas le symétrique de la violence terroriste ?

Les élus de la commune de Touillon-Loutelet (Haut-Doubs) s'affiche nus pour "communiquer" sur la limitation de vitesse à 30 km/h en ville. Lire l'article de l'Obs.
Nous pensons que ce réflexe dégradant téléguidé par la doxa libertaire participe en creux de la dialectique de la violence en général, et de la violence terroriste en particulier. Les deux procèdent de la société du spectacle, les uns se positionnant dans le festif comme victimes volontaires et démissionnaires, les autres dans le tragique comme bourreaux dominants et désespérés.

Car quelle est la valeur ajoutée d'une telle démarche ? sinon l'idée qu'il y aurait un fait transgressif susceptible d'impacter positivement l'attention du public visé ? Mais celui-ci est tellement banalisé qu'il est parfaitement conventionnel et inopérant au regard de l'objectif d'information : cette nudité n'a plus rien de captivant ni d'intriguant.

Si la vérité est toute nue, la nudité est toute fausse
Au fond c'est l'idée que le sérieux n'est pas communiquant donc n'a pas de valeur : peu importe le contenu, tout est dans la forme. Demander sérieusement de conduire de façon responsable ne serait pas efficace, il faudrait incarner cette demande et le faire dans la confusion de l'intime et du public, par la nudité exhibée et inatendue d'une autorité qui joue à cache-zizi.
Se mettre nu et plaisanter serait parler vrai et il faudrait ainsi s'impliquer pour être perçu.

L'ennuis c'est que le message perceptible est exactement inverse :
un maire déshabillé n'est plus un maire, une équipe municipale nue n'est plus représentative que quoi que ce soit sinon des motivations communes qui conduisent à l'infraction. On leur demandera si l'agent verbalisateur de leur police municipale va interpeller les contrevenants dans la même tenue. On en doute.


Un aveu de démission
La nudité publique n'évoque pas la dignité, la responsabilité citoyenne, encore moins l'autorité, 
mais bien plutôt la soumission, le laisser aller et la mise au ban de la société active :
ce que disent ces élus est donc un message extrêment négatif : c'est un aveu de démission promu en exemple.

Un phantasme collectif de castration sociale
La nudité publique est clairement traditionnellement une posture attribuable à la femme dominée
(strip teaseuse, prostituée, esclave...), celle dont la personnalité, hors la dimension corporelle, ne compte pas. Celle surtout qui ne doit pas avoir de volonté, c'est à dire de virilité suceptible de la rendre combative, de s'opposer à sa réification.
C'est en fait une castration sociale : on est loin du civisme !

Prostitution et soumission à tout les étages
Prétendre faire de la nudité un acte militant est donc bien paradoxal : c'est renoncer à être par la volonté, renoncer à son qu'en à soi intime, c'est se subordonner à un maître réel ou imaginaire, n'exister que dans l’œil dominateur du voyeur médiatique.
Au fond cela rejoint l'idée très contemporaine que prendre part à la société c'est se prostituer avec consentement dans le grand spectacle du social festif, éventuellement en payant pour avoir le droit de la faire.

Le cas des femens est encore plus parlant : loin d'incarner la femme virile, elle se scenarisent comme les robots téléguidés et décervelés qu'elles sont, loin d'exprimer une volonté intérieure construite, elles ne font qu'exécuter une violence extérieure gratuite.

Les femens comme les élus de cette municipalité sont des specimens d'une sous-humanité festive
qui appelle l'émergence terrifiante d'une autre sous-humanité violente décervelée : les racailles, les djihadistes.
Ne venez pas après vous plaindre d'une société violente !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire