jeudi 2 avril 2015

Sebastien Lecornu, ou comment jouer à la bourse des "valeurs républicaines"

les valeurs de la républiques...
Cet "abandon" de mandat de Maire au profit de celui de Président du Conseil départemental par Sebastien Lecornu sera critiqué. Reste à savoir si ceux qui s'y emploieront iront au bout de leur réflexion au risque de se contredire sur leurs propres valeurs.
J'y vois une très belle opportunité pour approcher, sinon la lettre, du moins l'esprit et le nerf des institutions républicaines. Comme cet événement le démontre, elles ont été conçues pour servir les logiques du capitalisme libéral et les logiques de marché, bien au delà du plan économique puisqu'elles en sont intimement imprégnées.

Alors quoi ?
L'entreprise politicienne (ici S.Lecornu de Vernon mérite mieux) agit donc comme une entreprise en général sur au moins deux marchés :
- le marché électoral 
- et le "second marché", c'est à dire la bourse aux investitures et aux cumuls où les élus négocient leur capital de mandats acquis comme des actions cessibles, fragmentables et cumulables, selon une cotation officieuse et par l'intermédiaire d'agence de trading (les partis politiques).
Le produit d'une conquête électorales est l'investissement pour le scrutin suivant, à défaut d’exécuter le mandat, on le cède au cours du jour à une holding du groupe.

Oui, la démocratie représentative est bien une démocratie de marché, qui en suit les dérives, voilà tout.

Évidement, la politique spectacle omet soigneusement de présenter cette réalité de cette façon crue devant les électeurs qui le plus souvent ignorent que la confiance et le crédit qu'ils expriment par leur vote constitue une marchandise virtuelle comme une autre. Ils en sentent bien l'artifice et à défaut de le verbaliser sainement, se réfugient dans la défiance et l'abstention.

Non, il n'y a aucun cynisme à le constater et le dire ainsi, au contraire beaucoup de cynisme à le cacher.

Les gens de droite, dont la génétique est affairiste et patronnale, s'en accomodent fort bien.
Les gens de gauche, les socialistes surtout, eux, qui sont d'avides traders de mandats électifs et des experts en spéculation sur des produits dérivés politiques (écologie, antiracisme, etc.), sont très génés aux entournures quand on met en évidence la distance entre leurs utopies et leurs pratiques politico-mercantiles.

Le FN, lui, essais de rentrer sur le second marché de la politique, la cour des grands, sans trop le dire pour rester "tête haute et mains propres", mais reste un petit porteur épargnant grugé par les ententes, les OPA et les délit d'initiés...
En ce sens, c'est vrai, il n'a rien compris aux vraies valeurs de la République !


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