vendredi 16 août 2013

Contre le totalitarisme du clan de la prétendue "musique contemporaine"

Cette conférence que je découvre tardivement a le grand mérite d'être un excellent point d'entrée accessible à tout public pour une réflexion sur ce que fut, est, et devient la musique, c'est à dire en fait, nous, homos musicalis. Même sans être initié aux arcanes de la musicologie, on comprend vite que derrière l'enjeu esthétique se cache un arrière plan politique et idéologique que je laisse découvrir.
Soyons direct, la "musique contemporaine" nous semble une de ces vastes escroqueries institutionnelles dont la république à le secret.

Olivier Bellamy - www.huffingtonpost.fr : "Jérôme Ducros a remis en cause le sacro-saint principe
de progrès en art afin de montrer que l'on devrait avoir le droit d'écrire de la musique tonale
post-romantique malgré la révolution amorcée par Schönberg, lequel disait lui-même :
"Il reste encore de belles œuvres à écrire en ut mineur."

Méprisés par l'avant-garde française, des compositeurs comme Karol Beffa ou Guillaume Connesson qui tentent de renouer avec un public non averti, et ne comprenant plus rien à la musique de son temps, sont systématiquement écartés du circuit des subventions étatiques..." 






Les critiques des "experts" qui crient à la réduction tendancieuse sont déplacées. Dans ce format, il n'était pas possible de faire une démonstration "scientifique" des idées exposées, les démonstrations par l'exemple musical y sont donc parfaitement probantes et n'excluent en rien qu'on puisse les nuancer.
Jérôme Ducros aurait pu (et sans doute voulu) aller plus loin, et montrer par exemple que non seulement dans le cadre tonal, le public même novice peut détecter une "fausse note", mais il peut corriger inconsciemment l'hétérogénéité des tempéraments, c'est à dire de l'accord entre plusieurs instruments : rien n'est plus "faux" qu'un orchestre jouant avec un piano, pourtant "l'oreille" les accorde a postériori à la perception.
Ce qui induit qu'il y aurait des structures perceptives ou post perceptives dans notre cerveau qui intègreraient les schémas de l'harmonie... tonale ! mais certes, avec une certaine malléabilité qui rend compte des variables d'accord et d'échelle encore plus exotique. L'harmonie tonale serait non pas spéculative, mais une donnée anthropologique*, expliquant qu'elle couvre l'essentiel de la production musicale humaine.

Dans tout les cas, le postulat de l'atonalité comme espace musical à investir se trouverait alors mis en sérieuse difficulté pour justifier les subventions dont ses tenants bénéficient encore. 

Et que dire du sérialisme ? s'y pencher sérieusement serait un carnage cruel.

Pour autant, les oppositions entre musique tonale à atonale, pulsée à non pulsée ne sont pas valides pour établir des catégories historiques ou esthétiques. Les tradition fondées sur le "sentiment tonal", objet complexe, ne sont pas homogènes, ni en terme de culture, d'époque, ni en terme de geste instrumental.
Quant aux musiques dites à tord contemporaines, que je préfère nommer du XXe siècle expérimental, pour ne pas dire du siècle des guerre mondiales, du totalitarisme et des génocides dont elles sont le produit, elle ne sont pas réductibles au refus de la tonalité.

Pour avoir très tôt approché un peu le milieu des "immenses artistes" et "prestigieux maîtres" congratulés du contemporain, j'ai vite compris que j'avais à faire à un clan et une micro industrie conceptuelle subventionnée en parfaite harmonie avec les pouvoirs subventionneurs avides de relais culturels idéologiques, et à des logiques de co-optation communautaires à peine occultes.

Il est évident que Jérôme Ducros arrive dans ce "big band institutionnel" comme un chien dans un jeu de quille, qui croit pertinent de parler de...musique, et, crime suprême, de constats de réalités humaines largement partagées. La lettre de "dénonciation" adressée au collège de France par le compositeur Dusapin en est la triste illustration. Laissons le à ses intrigues.

Quitte à en faire, des oppositions, on pourrait conférer sur une autre à mon sens beaucoup plus inquiétante :
l'opposition entre musique gestuelle vécue (chant, instrument, corps, esprit) et musique enregistrée, médiatisée, synthétisée (abraite, a-corporelle). Notons que la musique n'est devenue "contemporaine" que depuis que la marchandisation l'a mise en boîte. Une corrélation ?


* thèse très résumée défendue par Enest Ansermet dans Les Fondements de la musique dans la conscience humaine

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