mardi 20 mai 2014

Demysthifier l'écologisme ordinaire : les déconstructeurs déconstruits

Les politiques ont mauvaise réputation et les politiciens écologistes figurent parmi les arrivistes manipulateurs comme bien d'autres. C'est qu'entre l'écologie comme domaine de la connaissance et l'écologisme comme mouvement politique et comme posture individuelle à la mode, il y a un monde. A l'heure où la gauche s’emploie (selon ses termes) à tout "déconstruire", on devrait déconstruire plus souvent la figure de l'Ecolo, ce "citoyen du monde" qui roule en vélo pour acheter son pain bio entre deux randonnées à Ushuaïa.


La contradiction permanente des écolos : la nature contre nature


Nous l'avons tous constaté. Pour l'écolo, importer des espèces exotiques, bricoler des OGM c'est mal, mais favoriser l'immigration de masse c'est bien ; il faut manger bio et préférer la médecine naturelle, mais défendre l'avortement et débarrasser la femme de ses contraintes procréatives et l'homme de sa virilité, c'est un progrès. L'énergie doit être renouvelable, les productions recyclées, mais l'homme doit renoncer à se reproduire selon la tradition naturelle, et transmettre ou éduquer reste pour les Verts un acte fasciste d'abus d'autorité.

D'un côté l'écolo prétend défendre le respects de l'équilibre des éco-systèmes, de la biodiversité, des ressources naturelles et de l'environnement.
De l'autre il promeut une ingénierie humaine tant biologique que sociale, allant de la technologisation du corps à la refonte des civilisations, l'abolition des frontières et au remodelage démographique de masse.

D'un coté il prend en compte la richesse, la complexité et la fragilité du réel sous l'empire du principe de précaution. De l'autre il prône un violent bricolage, la marchandisation et l'indifférenciation de l'humain dans un emballement d'apprentis sorciers.

L'ego à gogo


C'est que, pour l'écolo, le collectif doit se plier aux contraintes environnementales, mais l'individu doit jouir sans entraves ni biologiques ni culturelles ni sociétales. Nous avons là le paradoxe fondamental de l'idéologie bourgeoise : à moi la jouissance des droits individuels, aux autres les devoirs et les contraintes.
C'est un peu la figure de l'urbain parisien du tertiaire qui s'expatrie à la campagne en déplorant qu'il y reste des classes laborieuses polluantes travaillant dans les dernières industries qui survivent à la politique qu'il soutien.
Aux dernières nouvelles, non seulement race, religion, culture ne sont que des constructions archaïque, mais l'homme, obstacle à l'épanouissement égoïque, doit s'affranchir de son substrat animal, corporel, et maintenant sexuel.

L'écologisme est un recyclage de petit bourgeois en quête de bonne conscience


Petit et grands bobos, les écolos ne viennent pas des catégories populaires. Issus de génération gâtée 68tarde, ils masquent les échecs de leurs illusions gauchisantes, leur démission dans les vrais combats sociaux, leurs errements familiaux ou éducatifs et leurs compromissions professionnelles par une doctrine qui leur donne le beau rôle : le verni vert.
Celui de défendre la planète ! rien que çà !
L'avantage de cette posture est de se ranger dans le camps du bien sans risquer d'affronter les vrais antagonismes qui pourraient gêner leur confort. Car le confort est bien le maître-mot des écolos :
On les trouve rarement chef d'entreprise, militaire ou ouvrier du bâtiment, plus souvent fonctionnaire ou enseignant, universitaires, profession libérales.

Un faux rebelle, un "mutin de Panurge"


C'est ainsi que l'écologisme est le promoteur
- de l'immigration
- de l'européisme
- de l'idéologie du genre
- du mondialisme
Son rôle est de faire croire que se sont là des combats protecteurs de la planète et libérateurs pour le progrès et l'égalité
Bref, l'écolo est toujours du coté du manche, du pouvoir dominant : on ne mord pas la main qui vous nourrit !

L'écolo est anti-militariste certes, mais pas pacifiste !


Si l'écolo se soucie du sort des abeilles comme des sans-papiers, il a peu de compassion pour les peuples en souffrance. Partisan de l'atlantisme unipolaire, de l'OTAN, il milite pour toute les guerres d'interventions américaines (Kosovo, Irak, Lybie, Syrie).
L'écologisme est un enjeux mondial pour le Bien, il faut donc imposer l'écologie démocratique au monde entier et pas se laisser polluer par des sous-développés en quête de confort à l'occidentale. Le faire par la force armée au besoin, mais attention lui-même ne s'y risquera pas, préférant l'humanitaire...
"Peut importe les massacres, les humains çà repousse" ai-je déjà entendu. Pour l'écologiste, l'homme est une ressource renouvelable... du moins chez les autres !

Les écologistes sont en fait des individualistes radicaux, des extrémistes de la déconstruction sociale.
La popularité de leurs slogans tient plus, par exemple, à leur récupération par le marketing de la grande distribution qui fait du Bio et de l'environnement un argument de vente, que du pouvoir de conviction d'un mouvement extrémiste finalement marginal.


Lire aussi l'article sur Boulevard Voltaire : Entretien avec Alain de Benoist : En attendant que les Verts deviennent écologistes…

"...les Verts, contrairement à ce qu’ils prétendent, n’ont que des préoccupations écologiques tout à fait cosmétiques. Ce sont plutôt des libéraux-libertaires, souvent de simples gauchistes ayant viré bobos. Il ne vous aura pas échappé que leurs prises de position en faveur du mariage homosexuel, de la légalisation des drogues douces, de la suppression des « stéréotypes de genre » et de toute barrière à l’immigration n’ont qu’un rapport pour le moins lointain avec l’écologie. Leur opportunisme contredit en outre leurs convictions affichées, puisqu’ils ont depuis longtemps choisi de devenir la roue de secours du Parti socialiste, qui est traditionnellement un parti productiviste. Ils apparaissent par là incapables de prendre leurs distances vis-à-vis de l’idéologie du progrès, qui est à l’origine même du saccage de l’environnement."



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