mardi 24 février 2015

Psittacisme politiquement correct : la négation de la "théorie du complot" est bien une pratique de la connerie collective

Il est de bon ton de déclarer avec aplomb "je ne crois pas à la théorie du complot". Réciter cette négation du politiquement correcte confère à son locuteur une illusoire supériorité intellectuelle et une échappatoire facile dès qu'on le confronte à un effort de doute méthodique sur les discours officiels. Autrefois figure de rhétorique de la gauche "conscientisée" qui y voyait un détournement de l'analyse des conflits de classes, elle s'est généralisée bien au delà comme un reflexe inconscient de soummission et une démission intellectuelle.

Les abrutis qui s'en repaissent n'ont pourtant jamais analysé qu'il énoncent ce faisant un quasi syllogisme :
"- la théorie du complot est fausse puis qu'ourdie sur des hypothèses non confirmées
- leurs auteurs complotent contre la vérité,
- je confirme donc ce faisant l'existence d'un complot 
- que je récuse puisque je dis que je n'y crois pas."

Cette contradiction interne est une caractéristique des idées toxiques du politiquement correct.
Elles ne sont pas seulement faites pour servir un "prêt à (ne pas) penser", mais pour faire "bugger" le cerveau de celui qui les répète, l'accoutumer à s'imprégner de contradictions déraisonnées comme un virus informatique pénètre et prend le contrôle d'un ordinateur pour le détruire.

Certes nous ne croyons pas que les malheurs du monde (crises, guerres, injustices, attentats, etc.) soient le fait de complots prémédités pas un petit groupe de malfaisants associés, fussent-ils des banquiers cyniques ou des capitalistes à gros cigares qui jouent aux dés le sort des peuples, encore moins a leur incontournable judéité solidaire qui serait la motivation ultime de leur malfaisance. Tout ceci est aussi stupide que malsain.

Il n'en reste pas moins que dans une société : 
- où les pouvoirs comme les revenus et les patrimoines n'ont jamais été aussi concentrés dans les mains d'une infime minorité
- où les techniques de manipulations de masse n'ont jamais été aussi développées et outillées par les médias numériques
- où les relations sociales n'ont jamais été aussi multi-conflictuelles car multi-communautaires
il est complètement déraisonnable de nier la propensions et la nécéssité systémique des élites :
- à se maintenir par le mensonge, des fictions
- à construire des représentations trompeuses de leurs agissements, 
- à bâtir des stratégie de domination et de concurrence à deux ou trois bandes
- et à déléguer les actions violentes à des populations disponibles car en crise et en déshérence : lumpen-proletariat, racailles, islamistes, antifas...

Complots et pouvoir sont indissociables

Les techniques de division pour régner sont la règle et aucune guerre, aucun attentat, aucune crise sociale ou économique même n'est plus pensable sans recourir à la préméditations convergente de multiples organisations ou acteurs. C'est si vrai qu'aucune organisation influente ne s'en défend, c'est même en général leurs justifications statutaires déclarées !

Je ne sais pas s'il y a des "théories du complot" à suspecter, mais je constate qu'il y a bien une pratique de la con..nerie qui se généralise.


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